Chaque année, les accidents du travail dans le secteur de la construction entraînent des conséquences significatives pour les employés. Environ 3% de ces accidents sont directement liés à des brûlures chimiques, le contact avec le ciment représentant une cause majeure. Ces incidents, souvent sous-estimés tant par les employés que par les employeurs, peuvent engendrer des complications graves pour la santé des travailleurs. Une prise en charge rapide et adaptée est cruciale pour limiter les séquelles. Le ciment, un matériau de construction essentiel, recèle des dangers méconnus, particulièrement lorsqu'un accident de trajet professionnel se produit. La connaissance des risques et des procédures à suivre est donc primordiale, tant pour la prévention que pour la gestion efficace des conséquences.
Le ciment est un liant hydraulique complexe, composé principalement de silicates de calcium, d'aluminates, de sulfates et d'autres composés. L'hydroxyde de calcium, également connu sous le nom de chaux éteinte, est le principal composant responsable des brûlures chimiques . Il est important de noter que certains ciments peuvent contenir des additifs comme des chromates, qui peuvent provoquer des allergies de contact et des irritations cutanées persistantes. Ces substances réagissent avec l'humidité présente sur la peau, les vêtements souillés ou les équipements mal entretenus, entraînant une destruction progressive des tissus cutanés. La composition du ciment peut varier selon le fabricant, ce qui influe sur son niveau d'agressivité. Connaître la composition exacte du ciment utilisé est donc un élément essentiel pour évaluer les risques et adapter les mesures de protection.
La brûlure chimique par le ciment se produit lorsque ce matériau entre en contact avec l'humidité, que ce soit la sueur, l'eau ou l'humidité ambiante présente sur un chantier mal ventilé. Cette réaction alcaline libère des ions hydroxyde qui détruisent les protéines et les graisses présentes dans les tissus de la peau, des yeux et des muqueuses. Le temps d'exposition et la concentration du ciment sont des facteurs déterminants dans la gravité de la brûlure, soulignant l'importance d'une action rapide et efficace. Plus le contact est prolongé, plus les lésions seront profondes et difficiles à soigner. Une prise en charge rapide , incluant un rinçage abondant, est donc la clé pour minimiser les dommages.
Un accident de trajet professionnel est défini légalement comme un accident survenu sur le trajet habituel entre le domicile et le lieu de travail, ou entre le lieu de travail et le restaurant pour une pause déjeuner. La déclaration de cet accident à la CPAM est primordiale pour bénéficier d'une prise en charge adéquate des frais médicaux, des indemnités journalières et éventuellement d'une rente en cas de séquelles permanentes. L'éloignement des secours immédiats lors d'un trajet peut aggraver les conséquences d'une brûlure par ciment, rendant la connaissance des premiers secours essentiels. 65% des accidents de trajet impliquant des brûlures par ciment se produisent en dehors des zones urbaines, où l'accès aux soins d'urgence est plus limité. Cet article abordera les mesures à prendre pour minimiser les risques, garantir une prise en charge optimale en cas d'incident, et vous guidera à travers les démarches administratives pour faire valoir vos droits.
Risques et prévention : anticiper pour protéger
La prévention des brûlures par ciment est cruciale pour protéger la santé des travailleurs du BTP. De nombreux facteurs de risque, liés à l'environnement de travail et aux pratiques individuelles, peuvent augmenter la probabilité d'un accident. Anticiper ces risques et mettre en place des mesures préventives adaptées sont essentiels pour minimiser les incidents et leurs conséquences, que ce soit sur le chantier ou lors du trajet domicile-travail. Un environnement de travail sûr est un droit fondamental, et la prévention des risques liés au ciment doit être une priorité pour tous les acteurs du secteur.
Facteurs de risque liés à l'environnement de travail
Plusieurs facteurs liés à l'environnement de travail peuvent augmenter le risque de brûlure par ciment. Les conditions climatiques, comme la chaleur et l'humidité, favorisent la réaction chimique du ciment avec la peau, augmentant ainsi le risque de lésions. Le type de tâches effectuées, comme la manipulation directe du ciment ou le risque de projections lors du mélange, expose davantage les travailleurs. Un manque d'hygiène, comme la présence de poussière de ciment sur les vêtements ou l'absence de douches régulières, contribue également à augmenter le risque. Il est estimé que les accidents liés au ciment sont plus fréquents lors des mois d'été, augmentant de près de 15% par rapport aux autres périodes de l'année en raison de la transpiration accrue et de la moindre protection vestimentaire. De plus, les chantiers mal ventilés, où la poussière de ciment s'accumule, présentent un risque accru de contact prolongé et donc de brûlures.
Mesures de prévention collectives
Les mesures de prévention collectives visent à réduire l'exposition des travailleurs au ciment à la source. L'utilisation de ciments à faible teneur en chrome, lorsque cela est possible et compatible avec les exigences du chantier, peut significativement diminuer le risque d'allergies cutanées et de dermatites de contact. L'aménagement des postes de travail, en réduisant les éclaboussures grâce à des équipements adaptés et en installant des zones de lavage facilement accessibles, est essentiel. L'organisation du travail, avec une rotation des tâches pour limiter le temps d'exposition au ciment, des pauses régulières pour permettre aux travailleurs de se laver les mains et de changer de vêtements, contribue à réduire les risques. La fourniture de matériel adapté, comme des bétonnières automatisées, des systèmes de transport de ciment en circuit fermé et des outils ergonomiques, contribue à réduire la manipulation directe du matériau. Il est prouvé que la mise en place rigoureuse de ces mesures collectives peut réduire les incidents liés aux brûlures par ciment d'environ 20 à 25%, améliorant ainsi la sécurité et le bien-être des travailleurs.
Mesures de prévention individuelles : le point crucial
Les mesures de prévention individuelles sont essentielles pour protéger directement les travailleurs contre les risques liés au ciment. L'utilisation systématique et correcte d'équipements de protection individuelle (EPI) adaptés est primordiale. Une bonne hygiène personnelle, incluant le lavage régulier des mains avec un savon doux et le changement des vêtements de travail dès qu'ils sont souillés, est également cruciale. La formation et la sensibilisation continues des travailleurs aux risques du ciment, aux bonnes pratiques à adopter et aux mesures de prévention à respecter sont indispensables. Des exercices de simulation d'urgence, comme le rinçage oculaire correct ou l'utilisation d'une douche d'urgence, peuvent aider les travailleurs à réagir efficacement et rapidement en cas d'incident, limitant ainsi les conséquences d'une exposition accidentelle. Il a été démontré que les travailleurs formés et sensibilisés aux risques du ciment sont 30 à 35% moins susceptibles d'être victimes de brûlures ou d'autres affections cutanées. L'investissement dans la formation et la sensibilisation est donc un investissement rentable pour la santé et la sécurité des travailleurs.
- Équipements de protection individuelle (EPI) : Gants étanches (type nitrile ou néoprène, adaptés à la manipulation de ciment et résistants aux produits chimiques), lunettes de protection ou écran facial enveloppant (pour protéger les yeux des projections de ciment), vêtements de travail couvrants (manches longues, pantalons longs en tissu résistant, bottes imperméables), et masques de protection respiratoire (pour éviter l'inhalation de poussière de ciment, surtout dans les espaces confinés).
- Hygiène personnelle rigoureuse : Lavage régulier des mains avec un savon doux (pH neutre) après chaque contact avec le ciment, changement régulier des vêtements de travail (dès qu'ils sont souillés ou humides), et douche complète en fin de journée pour éliminer toute trace de ciment sur la peau.
- Formation et sensibilisation continue : Formation aux risques spécifiques du ciment, affichages de sécurité clairs et concis sur les chantiers, exercices de simulation d'urgence (rinçage oculaire, douche d'urgence), et informations régulières sur les bonnes pratiques à adopter pour minimiser les risques.
Focus sur la prévention pendant le trajet professionnel
La prévention des brûlures par ciment ne se limite pas au lieu de travail. Des précautions spécifiques doivent être prises pendant le trajet professionnel, notamment si du matériel contenant du ciment (sacs, bidons de produits dérivés) est transporté dans le véhicule. Il est impératif de conditionner le matériel de manière étanche dans des emballages appropriés et de l'arrimer solidement à l'aide de sangles ou de filets de protection, afin d'éviter tout risque de fuite, de renversement ou de projection en cas de freinage brusque ou d'accident. Le port de vêtements de travail propres et la protection de la peau avec des vêtements adaptés réduisent considérablement le risque de contact direct avec le ciment en cas de fuite accidentelle. L'inspection minutieuse du véhicule avant le départ, afin de s'assurer de l'absence de résidus de ciment, contribue également à prévenir les incidents. Il a été constaté que les accidents liés au transport de ciment représentent environ 5% de tous les incidents liés au ciment, soulignant l'importance d'une prévention rigoureuse même pendant le trajet. En cas de transport régulier de ciment, l'installation d'une cloison de séparation entre la zone de chargement et l'habitacle est une mesure de prévention efficace. Il est recommandé de nettoyer son véhicule avec un aspirateur doté d'un filtre HEPA pour aspirer les poussières de ciment. Un accident peut vite arriver, la prévention est la seule solution pour éviter tout désagrément.
Prise en charge immédiate : agir vite et bien en cas de brûlure
La rapidité et l'efficacité de la prise en charge immédiate d'une brûlure par ciment sont cruciales pour limiter les dommages, prévenir les complications et favoriser une guérison rapide. Reconnaître rapidement les signes d'une brûlure, effectuer les premiers secours adéquats et alerter les services d'urgence sont les étapes clés pour une intervention réussie. Chaque seconde compte, et une action rapide peut faire la différence entre une simple irritation et une lésion grave nécessitant une hospitalisation prolongée.
Reconnaître les signes d'une brûlure par ciment
Les signes d'une brûlure par ciment peuvent varier considérablement en fonction de la gravité de l'exposition, de la concentration du ciment et de la durée du contact. Les symptômes les plus courants incluent une sensation de brûlure intense, des picotements persistants, des démangeaisons localisées, une rougeur de la peau, une inflammation visible et l'apparition de cloques remplies de liquide. La peau peut également présenter un aspect inhabituel, décrit comme "savonneux" ou "gluant". La douleur peut être intense, mais sa perception varie considérablement d'une personne à l'autre en fonction de sa sensibilité et de sa tolérance à la douleur. Il est crucial d'être attentif à ces signes, même s'ils semblent minimes au début, et de ne pas les ignorer, car une intervention précoce peut faire une grande différence sur l'étendue des lésions et la durée de la guérison. Il est estimé que plus de 80% des personnes victimes de brûlures par ciment rapportent une sensation de brûlure intense et immédiate, soulignant l'importance d'une réaction rapide et appropriée.
Premiers secours immédiats : le rinçage abondant est vital
Le rinçage abondant à l'eau claire et fraîche est l'étape la plus importante et la plus urgente des premiers secours en cas de brûlure par ciment. Il est impératif de rincer la zone touchée avec de l'eau courante pendant au moins 20 minutes, voire plus si la sensation de brûlure persiste. Ce rinçage permet d'éliminer le ciment de la peau et de diluer les substances chimiques agressives. Il est essentiel de retirer rapidement tous les vêtements et les bijoux contaminés par le ciment, en faisant très attention à ne pas aggraver les lésions existantes. Il ne faut surtout pas essayer de neutraliser la brûlure avec un acide ou un autre produit chimique, car cela pourrait provoquer une réaction violente et aggraver les dommages aux tissus. En cas de contact avec les yeux, un rinçage oculaire continu pendant au moins 20 minutes est indispensable, en utilisant une solution de rinçage oculaire stérile si disponible. Il est important de maintenir les paupières ouvertes pendant le rinçage pour permettre à l'eau d'atteindre toutes les surfaces de l'œil. Des statistiques fiables révèlent qu'un rinçage immédiat et abondant réduit considérablement la gravité des brûlures par ciment de plus de 50%, minimisant ainsi les risques de complications à long terme.
- Rinçage abondant et prolongé : À l'eau claire et fraîche pendant au moins 20 minutes (utiliser une douche ou un robinet avec un débit d'eau suffisant).
- Retrait rapide des vêtements et des bijoux : Retirer tous les éléments susceptibles de retenir le ciment contre la peau (utiliser des gants si possible pour éviter de se contaminer).
- Ne pas neutraliser avec un acide : Éviter toute application de produits chimiques autres que l'eau (consulter un professionnel de la santé pour connaître les traitements appropriés).
- En cas de contact oculaire : Rincer abondamment l'œil pendant 20 minutes en maintenant la paupière ouverte.
Appel des secours médicaux : une étape indispensable
Après avoir prodigué les premiers secours immédiats, il est crucial d'appeler les secours médicaux en composant le SAMU (15), les pompiers (18) ou le numéro d'urgence européen (112). Il est important d'indiquer clairement qu'il s'agit d'une brûlure chimique causée par le ciment et de décrire précisément la localisation, l'étendue et la profondeur de la brûlure, en utilisant un langage simple et précis. Il faut également mentionner tout symptôme associé, comme une difficulté respiratoire, un malaise, des vertiges ou des troubles de la vision. Les services d'urgence pourront ainsi envoyer les secours adaptés à la situation et prodiguer les soins médicaux nécessaires dans les plus brefs délais. Le temps d'attente moyen pour l'arrivée des secours en cas d'urgence varie en fonction de la localisation et de la disponibilité des équipes, mais il est généralement compris entre 10 et 20 minutes dans les zones urbaines. Dans les zones rurales ou isolées, ce délai peut être plus long.
Attente des secours : maintenir le rinçage et surveiller la victime
En attendant l'arrivée des secours médicaux, il est important de continuer le rinçage de la zone touchée si cela est possible et sans danger pour la victime. Il faut également couvrir délicatement la brûlure avec un pansement stérile non adhérent ou un linge propre, en évitant d'utiliser du coton ou des matières pelucheuses qui pourraient coller à la peau et aggraver les lésions. Il est essentiel de surveiller attentivement l'état de la victime, de la rassurer et de lui parler calmement pour réduire son anxiété. Si la victime est consciente, il faut lui poser des questions sur ses antécédents médicaux, les médicaments qu'elle prend et ses allergies éventuelles, afin de pouvoir fournir ces informations aux secours à leur arrivée. Il est important de rester calme et de suivre attentivement les instructions données par les secours par téléphone, en attendant leur arrivée sur les lieux de l'accident. Près de 90% des victimes de brûlures se sentent plus en sécurité et moins anxieuses lorsque les instructions des secours sont suivies à la lettre, soulignant l'importance d'une communication claire et d'un suivi rigoureux des consignes.
Prise en charge médicale : du diagnostic précis au traitement adapté
La prise en charge médicale d'une brûlure par ciment est essentielle pour assurer une guérison optimale, prévenir les complications à long terme et minimiser les séquelles esthétiques et fonctionnelles. Cette prise en charge comprend une évaluation précise de la brûlure par un professionnel de la santé, des traitements adaptés à sa gravité et un suivi médical régulier pour surveiller l'évolution de la cicatrisation et prévenir les complications.
Évaluation médicale de la brûlure : déterminer la gravité des lésions
L'évaluation médicale de la brûlure commence par un interrogatoire approfondi du patient, afin de connaître les circonstances exactes de l'accident, les produits avec lesquels il a été en contact, la durée de l'exposition et ses antécédents médicaux pertinents (allergies, maladies chroniques, traitements en cours). Un examen clinique méticuleux permet au médecin d'évaluer la profondeur de la brûlure (1er, 2e ou 3e degré) et son étendue, exprimée en pourcentage de la surface corporelle totale (SCT). Le médecin recherchera également d'éventuelles complications associées, comme des infections, une déshydratation, des atteintes respiratoires ou des lésions oculaires. Environ 75 à 80% des brûlures par ciment sont classées comme des brûlures du 2e degré, nécessitant des soins spécifiques pour prévenir les infections et favoriser une cicatrisation rapide. L'évaluation initiale permet de déterminer le niveau de gravité et d'orienter le patient vers les soins appropriés.
Traitements médicaux : soulager la douleur et favoriser la cicatrisation
Les traitements médicaux mis en œuvre pour soigner une brûlure par ciment varient considérablement en fonction de la gravité de la lésion, de son étendue et de la présence éventuelle de complications. Ils peuvent inclure la détersion et le débridement des tissus nécrosés (élimination des tissus morts ou endommagés pour favoriser la cicatrisation), l'application de pansements spécifiques adaptés au type de brûlure (hydrocolloïdes, alginates, pansements gras, etc.), l'administration d'antalgiques pour soulager la douleur (paracétamol, ibuprofène, opioïdes dans les cas les plus graves), l'utilisation d'antibiotiques par voie locale ou générale en cas d'infection, une vaccination antitétanique si le patient n'est pas à jour de ses vaccinations, et, dans les cas les plus graves de brûlures profondes, une greffe de peau pour reconstruire les tissus endommagés. Il est impératif de suivre scrupuleusement les instructions du médecin, de respecter les doses prescrites pour les médicaments et de ne pas interrompre le traitement sans son avis, afin d'optimiser la guérison et de prévenir les complications. Les pansements hydrocolloïdes, par exemple, sont utilisés dans environ 60 à 70% des cas de brûlures par ciment du 2e degré, car ils favorisent une cicatrisation rapide et réduisent les risques d'infection.
- Détersion et débridement : Élimination méticuleuse des tissus nécrosés pour favoriser la régénération des tissus sains.
- Pansements spécifiques adaptés : Choix de pansements en fonction du type de brûlure (hydrocolloïdes, alginates, tulle gras, etc.) pour maintenir un environnement humide propice à la cicatrisation et protéger la plaie des infections.
- Antalgiques et antibiotiques : Administration de médicaments pour soulager la douleur et prévenir ou traiter les infections bactériennes.
Suivi médical régulier : surveiller la cicatrisation et prévenir les complications
Un suivi médical régulier est essentiel pour surveiller l'évolution de la cicatrisation de la brûlure, prévenir l'apparition de complications potentielles (infections, cicatrices hypertrophiques ou chéloïdes, rétractions cutanées limitant la mobilité), et assurer une rééducation fonctionnelle si nécessaire pour retrouver une mobilité normale et prévenir les douleurs chroniques. Il est impératif de respecter scrupuleusement les rendez-vous de suivi fixés par le médecin, de signaler rapidement tout signe d'infection (rougeur, gonflement, douleur accrue, écoulement de pus) ou de complication, et de suivre les conseils du médecin concernant les soins de la peau et la protection solaire pour minimiser les risques de cicatrices inesthétiques. Un suivi régulier permet de minimiser les séquelles à long terme et de garantir une qualité de vie optimale après la guérison. Près de 95% des brûlures par ciment guérissent sans complications majeures grâce à un suivi médical rigoureux et à une prise en charge appropriée.
Importance cruciale de la prise en charge psychologique
Une brûlure, même considérée comme mineure sur le plan physique, peut être une expérience traumatisante sur le plan émotionnel et psychologique. Il est donc primordial de prendre en compte l'aspect psychologique et de proposer un soutien adapté aux victimes, si nécessaire. La traumatisation potentielle suite à l'accident peut engendrer de l'anxiété, de la dépression, des troubles du sommeil, un syndrome de stress post-traumatique ou une perte de confiance en soi. Un soutien psychologique, assuré par un psychologue ou un psychiatre, peut aider le patient à surmonter l'épreuve, à gérer ses émotions, à retrouver une estime de soi positive et à reprendre une vie normale après l'accident. Environ 20 à 25% des victimes de brûlures, en particulier celles qui ont subi des brûlures étendues ou qui ont développé des complications, nécessitent un soutien psychologique pour faire face aux conséquences émotionnelles de leur traumatisme.
Démarches médico-légales et administratives : connaître et faire valoir ses droits
En cas de brûlure par ciment survenue lors d'un accident de trajet professionnel, il est crucial de connaître précisément les démarches médico-légales et administratives à suivre pour faire valoir ses droits et obtenir une indemnisation juste et équitable. La déclaration de l'accident, la reconnaissance en tant qu'accident de trajet, la consolidation des lésions et l'indemnisation sont des étapes clés dans ce processus.
Déclaration de l'accident de travail : une obligation légale
L'employeur a l'obligation légale de déclarer l'accident à la CPAM (Caisse Primaire d'Assurance Maladie) dans un délai maximum de 48 heures suivant la survenue de l'accident. Cette déclaration permet à la victime de bénéficier de la prise en charge des frais médicaux liés à la brûlure et de percevoir des indemnités journalières pendant son arrêt de travail. Parallèlement à cette déclaration, le médecin traitant établit un certificat médical initial (CMI) qui décrit en détail les lésions constatées, les soins prodigués et les conséquences potentielles de l'accident sur la capacité de travail de la victime. Il est important de conserver précieusement une copie de ce certificat médical, car il servira de base pour l'évaluation ultérieure des dommages. La victime dispose d'un délai pour contester une décision de refus de prise en charge ou le taux d'incapacité permanente qui lui serait attribué par la CPAM. Il est donc essentiel de respecter scrupuleusement les délais et de fournir tous les documents justificatifs nécessaires pour constituer un dossier solide. Plus de 98% des accidents de travail sont déclarés dans les délais impartis, mais il est important de vérifier que la déclaration a bien été effectuée par l'employeur et que toutes les informations sont exactes.
Reconnaissance de l'accident en tant qu'accident de trajet
Pour que l'accident soit reconnu comme un accident de trajet professionnel, il est impératif de justifier son caractère "de trajet", c'est-à-dire qu'il s'est produit sur l'itinéraire habituel entre le domicile et le lieu de travail (ou inversement), ou entre le lieu de travail et le restaurant où la victime prend habituellement sa pause déjeuner, et qu'il s'est produit à un horaire cohérent avec ses heures de travail. Il est donc essentiel de conserver toutes les preuves possibles permettant d'attester de cet itinéraire et de cet horaire, comme des témoignages de collègues, des relevés de transport en commun, des factures de parking ou des justificatifs de domicile. La reconnaissance de l'accident comme accident de trajet permet à la victime de bénéficier d'une prise en charge spécifique des frais médicaux et des indemnités journalières, ainsi que d'une éventuelle rente en cas d'incapacité permanente. Environ 85 à 90% des accidents déclarés comme accidents de trajet sont reconnus par la CPAM, à condition que toutes les preuves nécessaires soient fournies et que les conditions légales soient remplies.
Indemnisation : réparer les préjudices subis
L'indemnisation versée à la victime d'une brûlure par ciment survenue lors d'un accident de trajet professionnel vise à réparer les différents préjudices subis, tant sur le plan économique que sur le plan personnel. Elle comprend généralement des indemnités journalières versées pendant l'arrêt de travail, la prise en charge des frais médicaux (consultations, soins, médicaments, hospitalisation, etc.), l'indemnisation du préjudice esthétique (en cas de cicatrices visibles ou défigurantes) et l'indemnisation de l'incapacité permanente partielle (IPP) si des séquelles persistent après la consolidation des lésions. Le montant de l'indemnisation varie considérablement en fonction de la gravité des lésions, des conséquences sur la vie professionnelle et personnelle de la victime, de son âge, de sa situation familiale et de son salaire. Il est donc essentiel de se renseigner précisément sur ses droits, de se faire accompagner par un professionnel (avocat spécialisé en droit du travail, médecin conseil, association d'aide aux victimes) et de constituer un dossier solide pour obtenir une indemnisation juste et équitable. L'indemnisation moyenne pour une brûlure par ciment est d'environ 3000 euros, mais ce montant peut varier considérablement en fonction des circonstances de l'accident et des préjudices subis.
- Indemnités journalières : Versement d'une somme d'argent pendant toute la durée de l'arrêt de travail pour compenser la perte de salaire.
- Prise en charge intégrale des frais médicaux : Remboursement de tous les frais liés aux soins, aux médicaments et à l'hospitalisation.
- Indemnisation du préjudice esthétique : Versement d'une somme d'argent en compensation des cicatrices ou des déformations physiques causées par la brûlure.
- Indemnisation de l'incapacité permanente partielle (IPP) : Versement d'une rente ou d'un capital en compensation des séquelles qui réduisent durablement la capacité de travail de la victime.
Recours possibles : défendre ses droits en cas de litige
Il est possible d'exercer des recours en cas de désaccord avec les décisions de la CPAM concernant la reconnaissance de l'accident de trajet, le taux d'incapacité permanente ou le montant de l'indemnisation. Il est également possible d'engager une action en responsabilité contre l'employeur en cas de faute inexcusable (manquement délibéré à son obligation de sécurité) ou d'intenter une action en responsabilité contre le fabricant du ciment si un défaut de sécurité est constaté. Un avocat spécialisé en droit du travail et en droit de la sécurité sociale peut apporter un conseil juridique précieux, assister la victime dans ses démarches administratives et judiciaires, négocier avec les assurances et défendre ses intérêts devant les tribunaux. L'assistance d'un avocat augmente significativement les chances d'obtenir une indemnisation juste et équitable, en particulier dans les cas complexes où l'employeur conteste sa responsabilité ou où les séquelles sont importantes. Environ 10 à 15% des victimes de brûlures par ciment engagent un recours juridique pour faire valoir leurs droits et obtenir une indemnisation complète de leurs préjudices.